Petits points cardinaux

Michel Séonnet

36 - Ecrire, se taire

Lorsqu’il y a un peu plus de deux ans je créai ce site, je pensais pouvoir :

— réunir la matière éparse de mon travail passé, le rendre lisible, et visibles aussi les liens entre ses divers modes
— rendre compte de mes différentes pratiques d’interventions publiques
— faire état du travail en cours, et, mettant régulièrement en ligne les pages produites, faire de l’écriture "pour" le site une des modalités de mon travail.

Or de ce dernier aspect il n’a jamais pu être question.

Obstinément l’écriture me renvoie au secret et au silence, à l’incapacité de dire autrement que de quelques mots sans relief le travail sur lequel je m’échine. La perspective de rendre lisible un travail en cours me glace. Et si j’ai pu donner ici l’impression de le faire, ce fut un subterfuge. Même si je les ai livrés séquence après séquence, les textes que j’ai pu présenter ne l’ont jamais été qu’à partir du moment où je les considérais comme terminés quand bien même fussent-ils dans un état qui n’était pas définitif, état que seul le gel de l’impression impose.

Ainsi, quand je publiai Je commence dans cette même rubrique, je croyais pouvoir délivrer régulièrement des pages du texte que j’entreprenais alors.
Il n’en fut rien.
Avec ses hauts et ses bas, ses avancées et ses reculs, le texte fut écrit dans le retrait et le silence.
Il y reste.
Attendant pour quelques mois encore dans une mise à l’écart nécessaire que je le reprenne pour l’acheminer vers le point où je le considérerai comme terminé.
Il s’intitule pour l’instant Le partage des terres.
On peut en lire ici néanmoins les premières pages, L’envoi.

lundi 24 février 2014

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