On dirait des îles
qui se seraient formées
pendant la nuit
la mer aurait tremblé
elle aurait arraché de ses fonds
des lanières de terre
les aurait hissées
au gré des courants
un peu de terre nouvelle
offerte à la liberté
de l’air
un petit arpent
pour recommencer
une autre histoire
encore faudrait-il qu’un humain
et un autre et un autre
osent s’y aventurer
plusieurs
comme moi
regardent de loin
pèsent le pour
et le contre
imaginent qu’il y aurait
mais quoi ?
les rêves ne suffisent pas
trop de bonnes raisons
les étouffent
la terre nouvelle
est patiente
elle attend
l’aube s’étire
pour laisser le temps
aux trop prudents
de surmonter
les doutes
une volée de nuages
un trou de soleil
quelques gouttes
du vent
le ciel lui aussi
semble tergiverser
les oiseaux
tournoient
indéchiffrables
un bateau s’éloigne effrayé
par ces récifs inconnus
il est midi
personne n’est venu
la mer a repris ses îles