Petits points cardinaux

Michel Séonnet

Armand Gatti - Comme battements d’ailes

Des dizaines de poèmes écrits et publiés par Gatti, cinq textes ont été retenus pour ce recueil sur la période 1961-1999

Mort ouvrier (1961)
Poème de Berlin (1978) - extrait
La première lettre (1978) - extrait
Poème cinématographique (1984) - extrait
Docks (1990) - extrait
La parole errante (1999) - extrait.

Extrait de la préface :

L’oiseau passe. Et dans son vol, le poète reconnaît le mouvement même de l’écriture. Son utopie.
"Le fondateur de toutes les écritures, c’est le vol des oiseaux", dira La parole errante. Et d’ajouter : "Seuls les oiseaux détiennent notre part de victoire." La question du vol de l’oiseau devient centrale, réitérée. D’où la place que prendra dans cette œuvre la figure de l’anarchiste Cafiero qui tenta de s’envoler du mont Cecerri qui domine Florence, là-même où Léonard de Vinci se rêva lui-même oiseau. Dans le chapitre justement intitulé "Le livre des oiseaux", des litanies de noms d’oiseaux n’ont semble-t-il d’autre but que de faire s’envoler le livre lui-même.
Le vol serait-il l’unique salut des mots cherchant à déjouer les attendus mortifères du livre qui les retient ? Serait-ce là la condition de l’errance de la parole ? De sa liberté ? De sa survie ?
La question est posée dans Le passage des oiseaux dans le ciel (la version théâtrale du Poème cinématographique) :

Question d’avant l’écriture ; elle devrait vous accompagner pendant tout le poème. La réponse est en vous.

Que survit-il
sous le ciel
après le passage
d’une migration
d’oiseaux ,
Notre espace en est-il
transformé ?

Devenir oiseau. Est-ce à cela que doit s’atteler le poème ? Restituer les êtres à leur réalité d’oiseau ?

© Michel Séonnet. | Contact        SPIP | squelette | | Suivre la vie du site RSS 2.0     Réalisé par Rature.net