Ce fut au tout début de l’écriture. Lorsque je compris qu’arrivé par hasard en banlieue parisienne (Essonne) et m’y étant installé par amour, mes enfants y étant nés, ce serait là sinon le tout du moins une grande partie de ma vie. Il y avait tout ce monde devant moi. Toute cette histoire aussi qui le parcourait plus ou moins souterrainement. Plus d’une fois je me mis à la tâche. Mais étrangement, jamais je ne parvins au terme. Comme si l’écriture qui m’était échue, la langue dans laquelle je pouvais mettre au jour quelque chose du monde, étaient irrémédiablement liées à cette terre du sud dont je m’étais exilé, terre du sang, terre des rêves et des désastres familiaux, la terre d’ici sous son masque de béton ne pouvant être que celle d’un jour après jour dont je n’avais pas la langue. De ces multiples tentatives restent pourtant des fragments qui, lorsque je les relis, semblent vouloir m’engager à nouveau. Du coup cette idée entrevue que ce site pourrait au moins être l’occasion de collationner ce que j’ai écrit en ce sens et, peut-être, d’y trouver mouvement. D’où cette nouvelle rubrique : Ici c’est la banlieue que vient ouvrir un texte simplement intitulé Ici écrit après la tempête de 1999. Il renoue avec l’intuition première qui m’est venue à la fréquentation de l’observatoire Camille Flammarion de Juvisy-sur-Orge, alors quasiment en ruine, sis sur une sommité surplombant la vallée de la Seine dont j’habite l’autre versant : Ici c’est la banlieue, et on dirait une étoile.
