Ce sont quelques pages rescapées d’un manuscrit ancien.
Une quinzaine d’années, sans doute.
Un texte qui tournait autour de l’assassinat des moines de Tibhirine.
Le titre venait d’une page des Damnés de la terre de Frantz Fanon.
Les petits, les grands, les femmes, les enfants, les chiens, les oiseaux, les ânes ... tout le monde y passera ... Après je pourrai dormir tranquille ...
Il a refait surface ces jours-ci.
Avec cette lancinante question : tout ce que nous avons pu écrire, tout ce que nous avons pu faire, les années de travail dans les quartiers discriminés - tout cela n’a donc servi à rien ?
Le sentiment, en tout cas, qu’il y avait aujourd’hui encore des ressources à trouver à la fois chez Fanon, chez Christian de Chergé et ses frères, et chez l’Emir Abdelkader autour duquel ils se retrouvent ici.
Le même combat - politique - que Fanon.
Le même combat - spirituel - que les moines.
Ce que Abdelkader disait d’un même mot : djihad.