Lors de ma résidence au Centre Pénitentiaire de Réau, j’ai fait la connaissance de Marixol Ipparagire, une détenue politique basque qui y subit une longue peine.
Je me souviens du premier jour. A tous j’avais posé la question : Qu’est-ce qui fait que l’on tient ? La réponse de Marixol avait été radicale :
Chercher à comprendre.
M’était revenue la phrase de l’anarchiste italien Camillo Berneri reprise par Gatti dans Contre Opéra :
Quoi qu’il en coûte, comprendre.
Depuis la solidarité militante des années soixante-dix, la "cause basque" m’était devevue lointaine sinon hostile. Tout au moins incompréhensible.
Marixol est venue lui donner un visage, une voix, des mots, une sensibilité et une intelligence.
Or voici que me parvient aujourd’hui de derrière les barreaux ce texte qu’elle a enregistré au cours d’un atelier musique réalisé par Tomas Heuer. Je crois que c’est le premier texte qu’elle avait écrit au cours de l’atelier. Il s’intitule "Chansons". Ces chansons qui l’aidaient à tenir. De l’écouter m’a bouleversé.
Ecoutez-le en cliquant ici :
Un cadeau ne venant jamais seul, je viens d’apprendre que Madassa, mon best seller (!) parmi les albums jeunesse, allait être traduit en basque et publié par un éditeur d’Euskadi.