Ce texte, écrit avec les femmes migrantes de l’association Médiation Cité au cours de l’atelier que j’anime à la Médiathèque Léonard de Vinci du quartier de L’Ariane.
Nous parlions de la guerre L’une d’entre elles, d’origine marocaine, avait apporté les papiers militaires de son père qui a combattu pour la France en Indochine. Et une autre a attaqué comme ça :
Nous, notre guerre, c’est tout ce qu’il y a payer.
Les autres ont enchaîné. Mot après mot. Jusqu’à ceci.
Nous, notre guerre c’est de partager la confiance, partager le respect mutuel, se mélanger avec les autres pour faire un bon cocktail.
Notre guerre c’est la langue française.
Notre guerre, c’est de vivre uni, intégré, trouver un accord entre chacun, une entente, un engagement.
Notre guerre c’est signer un contrat avec nous-mêmes pour accepter la vie ici.
Notre guerre c’est chercher un travail.
Notre guerre, c’est la vie, nos enfants, leur donner une bonne éducation, leur apprendre le respect, avoir de l’ambition pour eux.
Notre guerre c’est se faire accepter comme nous sommes.
Et comme tout cela pesait quand même sur les épaules, une des femmes a rajouté :
Après la tempête il y a le beau temps, l’arc-en-ciel avec toutes les couleurs.
Je vous souhaite l’arc-en-ciel après le combat.