Chaumont.
SIGNE - Centre national du graphisme.
Avec des personnes en demande d’asile au CADA.
La question ne leur est pas incongrue.
Être français ?
On a ouvert une boite à mots inépuisable.
Richesses insoupçonnées.
Partage de soi, aussi.
Avec eux aussi on s’arrête devant le tableau de Delacroix.
La liberté guidant le peuple.
Que ce tableau inspire d’ardeur !
Que cette femme nous entraîne !
Volée de mots qui viennent à simplement regarder son geste.
Courageuse, forte, capable, motivée, intelligente, contente, belle...
Ah la belle vie !
C’est vers ça qu’elle entraîne.
Pour ça qu’elle combat.
Mais personne n’est naïf ici.
Tous sont passés par trop d’épreuves pour pouvoir se le permettre.
En face de toutes ces attentes, il y a désastre, guerre, violence,
difficultés, souffrance, malheur, mort.
A regarder cette Liberté combattante, les quatrains s’écrivent
comme un combat.
Courageuse malgré les difficultés
Fort malgré la souffrance
Capable malgré la maladie
Belle vie malgré les violences
Être français.
L’aventure des mots continue au quartier de La Rochotte.
Au "Point commun".
Ceux-là aussi sont réfugiés. Mais ont acquis le droit de rester.
D’où leur reconnaissance.
On est tranquille
Il n’y a pas la guerre
On n’est pas en danger
On est bien ensemble
On arrive
On a rien
On nous aide
On nous donne la chance d’habiter ici
Pour eux,
être français,
c’est avant tout la langue.
Qu’ils apprennent du mieux qu’ils peuvent.
A la fois difficile et généreuse.
La langue française est un cheval qui court
Un chien qui tient compagnie
Une vache qui donne de quoi manger
Un mouton qui donne sa laine