Petits points cardinaux

Michel Séonnet

4 - Armand Gatti

J’ai découvert Armand Gatti il y a quarante ans (!!!)sous le signe de Rosa Luxembourg.

A quelle point cette rencontre fut décisive de ma vie intellectuelle, professionnelle, et amoureuse - je ne cesse de m’en émerveiller. Faire l’énumération de tous les domaines qu’elle a ouvert relèverait de ces énumérations que l’on dit "à la Prévert" mais dont Gatti lui même est friand. Les pages Gatti de ce site essaieront chemin faisant d’en faire état.

Cette semaine, l’occasion m’est donnée de parler de Gatti par la publication aux Editions Verdier d’une nouvelle somme théâtrale : La traversée des langages . La quatrième de couverture de cet ouvrage 1295 pages la présente ainsi :

« Les quatorze pièces de théâtre qui composent La Traversée des langages font suite à l’édition des Œuvres théâtrales en trois volumes et constituent un cycle nouveau, une aventure à part entière. Pièce après pièce, La Traversée des langages célèbre la rencontre entre Jean Cavaillès (mathématicien et résistant) et Emmy Noether (mathématicienne juive allemande, persécutée par le régime nazi) sous la statue de La Synagogue aux yeux bandés de la cathédrale de Strasbourg. Cette rencontre devait donner lieu à l’écriture d’un livre sur la théorie des groupes. L’histoire en décida autrement : Emmy Noether mourut en exil aux États-Unis en 1935, et Cavaillès, arrêté par la Gestapo, fut assassiné au fort d’Arras en 1944. Le livre ne fut jamais écrit.

Comment dès lors relancer l’histoire ? C’est la question que soulèvent les groupes qui se rencontrent sur scène, conjuguant les théories scientifiques, les traditions mystiques, et la mémoire incandescente des grandes insurrections politiques.

S’invente alors un théâtre où les incertitudes du langage de l’univers, révélées par les sciences du xx siècle, l’irréductible mystère de la nature et de l’homme, s’élèvent contre toutes les formes d’oppression rationaliste du monde spectaculaire et marchand.

Pour Armand Gatti, prise dans la tempête de l’histoire, la résistance est toujours victorieuse tant que dure le combat. Son utopie théâtrale est à la fois champ de bataille et chant d’espoir. »

En écho à cette publication, je mets en ligne un texte publié dans la revue Europe, en 2002 - Présent ce soir-, qui tentait de dire l’enjeu de l’écriture de Gatti à travers les deux premières pièces de cette Traversée des langages qu’il avait écrites alors.

Je mets aussi en ligne la préface de Ces canards qui volaient contre le vent / Armand Gatti à Saint-Nazaire, septembre 1976 - février 1977 , ouvrage que j’avais écrit en 1977 mais qui ne fut publié qu’en 2009 à la Meet de Saint-Nazaire.

mercredi 25 janvier 2012

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