Cette semaine je poursuis le travail de mise à jour du site.
Il est né d’une commande conjointe de la DRAC et du Fasild de Champagne-Ardenne qui m’avaient donné carte blanche pour écrire un texte sur "l’immigration en Champagne-Ardenne depuis 1945".
N’étant ni historien, ni sociologue, et n’ayant comme données que les recensements n’accordant aux immigrants qu’une réalité de chiffres, j’avais entrepris de donner visage à ces pourcentages.
Cent visages. Cent vies. Non pas pris au hasard des rencontres, mais en fonction, justement, des répartitions chiffrées que les statistiques donnent pour vérité. Le recensement de l’INSEE de 1999 ayant constaté que sur 100 "immigrés" vivant en Champagne-Ardenne, 17 étaient nés au Portugal, 15 en Algérie, 13 au Maroc, 10 en Italie, 8 en Europe, 6 en Belgique, 6 en Espagne, 5 en Afrique (hors Maghreb), 5 en Turquie, 5 en Pologne, 5 en Asie du Sud-Est, 2 en Tunisie, 2 en Asie (autre que Sud-Est), 1 en Amérique et Océanie - c’est en fonction de ces chiffres que je mis en quête.
Bien sûr, la réalité était un peu plus complexe. En quelques années les flux migratoires avaient changé. Mais au bout du compte ce furent cent vies pour chacune desquelles j’écrivis un texte comme si c’était un court roman.
S’y agrégèrent des textes de traverse, sortes de long poèmes, pour faire entendre cette vieille leçon du "vent vivant des peuples" dont parlait Valéry. Ce qu’on appelle Nation n’étant rien d’autre que ce lent mouvement toujours recommencé.
C’est à la suite de ce livre qu’ayant été saisi par la force de vie de certaines des femmes rencontrées j’écrivis le texte de Louées soient les immigrantes, un documentaire réalisé par Elie Séonnet, que l’on peut visionner ici.
