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POUR REFAIRE LE VOYAGE Préface par Lyonel Trouillot
Alexis parle à l’enfant et à l’adulte, du rêve et de la réalité, de l’histoire et du présent, et du présent toujours comme invention de l’avenir. Alexis produit une œuvre et (se) fait une vie si riche qu’on pourrait dire de lui ce qu’on a dit de quelques-uns, Hugo par exemple, pour leur rendre hommage : qu’il n’a jamais existé. Il y a dans sa brève existence quelque chose de l’ordre de la plénitude, de l’omniprésence qui serait trop pour un seul homme. À (...)
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C’est une saga. Une mince et vivace saga comme le sont toutes nos histoires de famille. Sauf que celle-là cumule, elle fourmille, elle exagère, on se pince, on se dit,, non c’est pas possible, non pas ça, pas lui, pas elle, pas comme ça. On se pince et on est pris, on est happé, avalé, ému, emporté, roulé dans la farine de la grande Histoire et des petites vies qu’elle traverse, aplatit, broie, renverse, retourne. Il y a des départs, des maisons, des terres, des oeillets, du soleil vertical, une (...)
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Nous n’en avons pas fini avec David.
Non seulement parce que l’histoire du petit berger devenu roi a tout d’une tragédie antique - amours, meurtres, vengeances, trahisons... Mais parce que le règne de David va fonder jusqu’à aujourd’hui la manière de lier le politique au religieux, de les enchaîner bien souvent. Depuis Charlemagne, toutes les formes de royautés européennes se sont voulues, par l’onction reçue de Dieu, à l’image de David. De même dans le monde arabo-musulman où les Califes (jusqu’au (...)
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Des dizaines de poèmes écrits et publiés par Gatti, cinq textes ont été retenus pour ce recueil sur la période 1961-1999
Mort ouvrier (1961) Poème de Berlin (1978) - extrait La première lettre (1978) - extrait Poème cinématographique (1984) - extrait Docks (1990) - extrait La parole errante (1999) - extrait.
Extrait de la préface :
L’oiseau passe. Et dans son vol, le poète reconnaît le mouvement même de l’écriture. Son utopie. "Le fondateur de toutes les écritures, c’est le vol des oiseaux", dira La (...)
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Lorsque j’ai commencé à réfléchir à un texte sur Les glaneuses de Millet, je ne savais pas trop où cela me mènerait. J’aimais ce tableau pour sa lumière, sa paix, la beauté de ces femmes au travail. Et puis, chemin faisant, j’ai découvert que c’était, pour Millet, une manière de contester l’ordre établi qui fait que certains débordent de richesses alors que d’autres en sont réduits à mendier ou à glaner. C’est alors que j’ai regardé Les glaneurs et la glaneuse, un film documentaire de la cinéaste Agnès Varda. (...)
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14 séquences, pour accompagner des photos d’Elizaberth Billhardt
Séquence 6 : « Toujours recommencée »
Chaque jour est un nouveau jour. Un nouveau ciel. Une nouvelle mer. On l’a quittée étale comme un grand lac, avec ici et là de fragiles ondulations, et voilà qu’au détour de la nuit la mer a changé de style, de couleurs, d’entrain. Il a suffi que le vent se lève, quelque part, au loin, pour que les vagues s’enhardissent, se dressent, roulent, et viennent gifler la plage d’une ardeur impensable la (...)
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C’est une prouesse. Dans un bercement presque hypnotique de l’écriture pas éloigné de celui des vagues, l’auteur est parvenu (mais comment ?) à réellement infuser à la lectrice que je suis non seulement le regard de l’enfant et l’enfant lui-même mais l’adulte en devenir qu’il porte et aussi l’enfant qu’elle a été pendant que celle d’aujourd’hui respire avec lui. Les lignes en débordent de tout ce monde dans une intimité perdue puisque livrée à la mer. Marie-Hélène Bahain, écrivain J’ai beaucoup aimé (...)
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Hachette, romans, avril 2015
Ce livre est une œuvre de l’imagination.
Je me suis certes nourri de toutes les informations que j’ai pu trouvées que ce soit dans des livres, dans la presse, sur internet. Mais j’ai voulu aborder Jorge Bergoglio comme je l’aurais fait d’un personnage de roman.
J’ai pris le risque de me glisser à ses côtés dans l’avion. D’imaginer ses pensées, ses réflexions au cours de ce voyage qui l’emportait de Buenos Aires à Rome pour un conclave qui ferait de lui le pape François. (...)
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L’Amourier, octobre 2014
Près de vingt années après avoir écrit La tour sarrasine Michel Séonnet renoue avec le dialogue d’amours et de guerres qu’entretiennent les deux rives de la Méditerranée. A l’âge des bilans, Louise entreprend de faire la vérité sur la mort de son père qu’elle n’a jamais connu. Adjudant incorporé dans un Goum marocain, il est officiellement mort au cours d’une opération en Indochine. Louise n’y a jamais vraiment cru. Le temps passé n’y a rien fait. Ayant trouvé la piste d’un ancien (...)
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L’Amourier, octobre 2012
Toutes les brûlures de l’amour. Toute la passion d’une vie. Toute l’ardeur de l’amour qui accompagne l’aimée, mourante, jusqu’aux portes de marbre. Tous les bouleversements de cette incompréhensible présence, la femme aimée, la vie. Et les douloureux bouleversements de son impossible disparition.
Au lendemain de la mort de la femme qu’il aime, le narrateur entreprend de dire encore un peu de toi. Il convoque ses souvenirs : première rencontre dans une cour de collège où il (...)
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DDB, mars 2012 A écouter : un entretien sur la chaine TV KTO Les premières pages.
Il y a quelques mois encore, je ne savais rien d’Ambroise. Rien de sa vie. Rien de sa mort. Et puis voilà qu’un jour on est venu déposer son corps de jeune mort entre mes bras. Alors cette vieille chanson que je croyais oubliée m’est revenue.
Hier, ils ont tiré encore J’ai dans mes bras Un enfant mort..
Pourtant ce n’était pas d’un enfant tué de guerre qu’il s’agissait. Pas de guerre, non, si on en croit les (...)
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Editions L’Elan vert Collection Pont des arts : Des histoires pour entrer dans les oeuvres d’art.
En écho à Eugène Delacroix : Le 28 juillet : La Liberté guidant le peuple
"Je m’appelle Sans-Nom. Je sais bien que ce n’est pas un nom. Mais c’est comme ça qu’on m’appelle dans la bande. Nous, on vit dans la rue. Ces temps-ci, ça barde à Paris ! Depuis deux jours, les étudiants et les ouvriers dressent des barricades. Les soldats essaient de les chasser, mais ils se défendent bien. Moi aussi (...)
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Tanger côté mer, paru aux Editions Créaphis, est un recueil de textes courts écrit à la suite de séjours dans le nord du Maroc et de rencontres avec des émigrants clandestins. Le livre est illustré de photographies en noir et blanc d’Olivier Pasquiers. http://olivier.pasquiers.pagesperso-orange.fr/
La faute à qui si cette ville est un amphithéâtre au seul spectacle des allées et venues d’une mer qui n’en est pas avare ? La faute à qui si cette ville est un promontoire mis au défi d’une terre si proche (...)
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Des coups donnés, réguliers ; des coups infligés à une porte… trois fois rien dans la nuit… un enfant les perçoit pourtant et l’histoire est enclenchée.
Ça part de rien, et l’on est happé par un récit conçu comme ces tourbillons de fleuve qui nous emportent, par cercles concentriques, dans les tournoiements de l’Histoire.
Un Lino, un Samir, une Sara… trois collégiens vivant dans notre France contemporaine suivent mystérieusement un âne, accompagnés par le gardien de leur établissement scolaire. Ils vont (...)
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TRENTE ANS APRES
(En guise de préface)
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Ce texte a été écrit il y a plus de trente ans par un jeune homme de vingt-trois ans dont c’était le premier ouvrage. Les Editions P.J. Oswald, avec qui ce projet avait été conçu, ayant déposé le bilan, il ne fut jamais publié. Le jeune homme qui l’écrivit avait rencontré Armand Gatti quelques années auparavant alors qu’il sortait à peine de l’adolescence. Il s’était précipité à son invitation dès lors que celui-ci, après un exil en Allemagne et en Belgique, était (...)
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1er mars 2010
En 1994, Michel Séonnet publiait un premier roman fort remarqué, Que dirais-je aux enfants de la nuit ? (Verdier). Sous couvert de fiction, il interrogeait, dans un huis clos saisissant, l’héritage de la honte et de la culpabilité d’une fille et petite-fille de milicien. Treize ans après ce livre, dans un récit âpre, dense et tourmenté, l’écrivain déchire le voile de cette malédiction qui n’a cessé de le hanter.
"C’est comme si j’avais toujours préféré imaginer. Comme si j’avais vite su que questionner, (...)
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Editions Créaphis, septembre 2006
Photographies d’Olivier Pasquiers / le bar Floréal
Ces vieux (page 16)
Ces vieux, vieux vieillards aux corps marqués de guerres et de terre sèche, mains calleuses à force de coups de pioche, de bêche, de tout ce qui peut séduire et féconder la terre, de tout ce qui peut l’éventrer, aussi, les crosses de fusil, l’affût des canons, le métal des chargeurs, balles, mines, obus, paysan ou soldat ils n’ont été que ça et maintenant ils sont quoi ? émigrés ? retraités ? venus (...)
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Le vent vivant des peuples Editions Créaphis avec des illustrations de Ronald Curchod
Ce livre est né de témoignages recueillis auprès d’immigrants vivant et travaillant en France, venus, depuis les années 1950, d’Afrique du Nord, d’Afrique noire, d’Europe de l’Est, d’autres pays d’Europe aussi, du Moyen Orient, d’Asie, d’Inde, d’Amérique du Sud.
Autour de cent récits de vie écrits d’une voix juste, Michel Séonnet évoque, dans de très beaux textes, la tristesse des départs, la peur des arrivées, la joie (...)
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Editions L’Amourier, 2006 commander ici : www.amourier.com
Préface
Quelques jours après Noël, ma sœur m’a demandé de lui écrire un “Livre d’Heures”. Avec toutes les illustrations, elle a dit. Ma sœur affiche habituellement une allergie profonde aux choses de la religion. Elle moque ma pratique. En tout cas ne la comprend pas. Et sa demande n’est en rien le reflet de quelque changement d’attitude. Elle dit qu’elle ne veut pas de choses pieuses. Pas de citations. De références. Elle tient malgré tout à (...)
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Solitudes en marche
Lise Beninca
Le Matricule des anges, mai 2005
"Ecrire, dit Michel Séonnet, sert à relever les humbles." Dans " Le Pas de l’âne ", les mots mettent en lumière des êtres en perdition. Une lumière à la fois douce et crue.
Les chapitres portent le nom des personnages, tour à tour. À l’intérieur, des bribes, des séquences. Morceaux épars de vies qui en dénoncent le désastre. Les personnages du Pas de l’âne sont en souffrance. Certains font face avec une force qui s’apparente à de la (...)
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Première édition : Editions Point de Mire, 2004
A télécharger ici en format epub
Ou en pdf :
La première page : Notre enfance n’avait que faire des marbres et de l’or. Nous ne savions pas où nous vivions. La mer nous était quotidienne. De la terrasse qui servait de cour sur le toit de l’école, on pouvait la voir se pourlécher d’écumes. Mais les jeux, les billes, les bagarres, les dictées réussies ou ratées tenaient bien plus de place dans nos vies, plus de peurs aussi, plus de charmes. Que nous (...)
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Le pasteur de la résistance
Marie-Laure Delorme, Journal du dimanche.
Il est parti à là recherche de l’homme. Et dans des endroits inconnus de nous, sortes de petits cailloux jusque-là foulés sans réelle attention, il a pu rencontrer son visage. Michel Séonnet, familier des écrits et des lettres du théologien protestant allemand Dietrich Bonhoeffer (1906-1945), s’est-rendu à Berlin sur ses traces. Il veut comprendre, audelà de la figuré écrasante .du martyr, comment on résiste. Car, dit-il, dans une (...)
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La chambre obscure
Serge Sanchez
Magazine littéraire, novembre 2001
Qu’est donc cette chambre obscure qui donne son titre au roman de Michel Séonnet ? Celle où s’élabora ce livre étrange, dans lequel l’auteur tente de capter des éclaircissements sur sa propre histoire ? Celle de la mémoire, où le passé, lentement, se décompose ? Celle enfin, de l’hôpital où, durant 1 ’hiver 1954, un enfant hésite entre vivre et mourir ?
A plus de quarante ans, un homme a le pouvoir de remonter dans le passé, obsédé par (...)
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Michel Séonnet, l’Algérie au cœur
Francine de Martinoir
La croix, 8-9 septembre 1996
Le personnage central de ce roman, deuxième ouvrage de Michel Séonnet, pourrait adopter la définition que Claudel donnait de la patrie, « la mer et les vivants ", et qu’il opposait à celle de Barrès, « la terre et les morts ». Pourtant, des morts, il y en a beaucoup dans ce récit : faute d’avoir pu empêcher le sang de couler, dom Aymard, vieux prieur d’une chartreuse dans le sud de la France, décide d’attendre sa fin (...)
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Regard perçant sur de coupables égarements
Jean-Claude Lebrun
L’Humanité, 25 mars 1994
Ce qui impressionne dans le premier livre de Michel Séonnet, c’est sa façon tranquille de s’emparer de sujets encore brûlants – la Milice pendant l’Occupation et le terrorisme gauchiste – tout en ne cessant pas d’afficher une haute exigence littéraire. Que dirais-je aux enfants de la nuit ? se présente à cet égard comme une réussite incontestable. Par la finesse et l’intelligence du regard. Et plus encore peut-être par (...)
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Le texte sera bientôt disponible ici.
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PROLOGUE
Ce soir-là, la nuit avait mis du temps à couvrir de son ombre les mornes, les collines d’Haïti. Elle n’était pas pressée. Le vent caraïbe avait si bien dégagé le ciel que les dernières lueurs du soleil n’en finissaient pas de se retirer. La lune attendait son heure. Les étoiles n’étaient pas encore au rendez-vous. Les enfants, eux, ne l’entendaient pas ainsi. Déjà, ils assiégeaient le conteur de leurs cris et de leurs piaillements. — .. Allons, vieux hâbleur, fou à la bouche musicienne ! ... Vois (...)