Chapitre 1 - Chant d’entrée
Chapitre 2 - Pourquoi David ?
Chapitre 3 - David et Avishag (le déclenchement de l’écriture)
Chapitre 4 - Un livre politique
Chapitre 5 - Le petit berger et le dieu
Chapitre 6 - Le chant
Chapitre 7 - C’est un roman
Chapitre 8 - D’autres voix
Chapitre 9 - Les femmes de David
Entretiens conduits à Paris en septembre 2019 par Agnès Spiquel
50 – D’Avishag - Du levant du soleil jusqu’à son couchant
Voilà. Je suis seule. Maintenant seule avec lui. Son temps et son règne sont finis. Il n’est plus qu’un corps inutile laissé au bord du chemin. Périmé. Obsolète. Devenu invisible. Moi seule à ses côtés aussi dérisoire que lui. Peut-être m’a-t-on oubliée. Mais je sais bien que le jour où l’on viendra enlever son corps mort de cette chambre, on m’en retirera aussi. L’heure de sa fin sera aussi la mienne. Pour quel tombeau ? (…)
Chants de David
34 - Quand il avait changé l’apparence de son sens
Avait-on cru à quelque supercherie de David qui aurait contrefait le froid qu’il ressentait ? Comme autrefois. Devant Avimelek qui l’avait chassé et il s’en est allé. On avait décidé de lui amener une fille. Une vierge. Adolescente. Dont la jeunesse pourrait sinon le réchauffer du moins mettre à l’épreuve sa virilité. Après on déciderait de sa capacité à régner. Celle qu’on trouva s’appelait Avishag. On l’avait (…)
Chants d’entrée
1 – Bonheur à l’homme
Et ça venait. Fort. Vite. A croire que c’était l’Égyptien qui levait ses armées aux confins du désert. Ou des nuées de sauterelles équipées pour le désastre. Çà montait comme un mur qui aurait entrepris de rétrécir le monde. Tout le sud était pris. Jaune. Obscur. Dans le plan des malfaisants. Ça s’approchait. Dans le chemin des égarés. C’est sur Béer Shéva, disaient les uns. Déjà sur Hébron, disaient d’autres. Tant que la menace était au loin, (…)
Je tiens quant à moi depuis longtemps pour important le chemin d’écriture de Michel Séonnet. Même si largement publiée par des éditeurs incontestables, qui ont manifestement reconnu la singularité de son travail littéraire, son œuvre demeure trop et injustement méconnue, victime précisément de sa singularité, qui est pourtant ici comme souvent la marque d’une intégrité dans les choix et l’enjeu de la prise de parole dont notre époque adonnée à des leurres narratifs tapageurs et convenus a (…)