Photo : Monique brandissant un des emblèmes de l’expérience de Gatti "Le chat guerillero" au collège Jean Lurçat de Ris-Orangis (91) - 1975
Entretiens réalisés en mai 2008 par Stéphane Gatti pour l’exposition Comme un papier tue-mouches dans une maison de vacances fermée
Cliquer sur l’image.
https://vimeo.com/49385050
Épisode 1 (4’)
https://vimeo.com/49385052
Épisode 2 (5’30)
https://vimeo.com/49554273
Épisode 3 (5’30)
https://vimeo.com/49554272
Épisode 4(8’30)
Lire aussi : La rencontre
J’essaie d’imaginer la chambre de la cité universitaire où tu logeais à Poitiers lorsque tu étais étudiante. Elle est minuscule. Mais tous les soirs vous êtes quatre ou cinq à vous y entasser. Un thé. Une infusion. La radio qui marche ou bien le tourne-disque. Et puis parler, parler. Des cours, des mémoires sur lesquels les unes et les autres vous travaillez, des profs, des autres étudiants aussi, de ce que vous avez fait le dimanche, la veille, le jour-même. Un bain de mots. Au bout d’un certain (...)
Qu’ai-je encore à me soucier de ce Cantique, quand je suis en proie à la pire douleur ? Saint Bernard – Sermon vingt-sixième sur le Cantique des Cantiques
1 - Je vous en conjure, n’éveillez pas, ne réveillez pas mon amour avant son bon vouloir.
Ce soir-là l’Aimé est venu tard, et lorsqu’il entre dans la chambre il ne voit de l’Aimée que le visage endormi à la faible lueur de la lampe de chevet. Il s’émeut de l’abandon d’enfant dans lequel elle sommeille, le front déridé, les yeux presque un sourire et les (...)
Dans le coin du tableau, en bas, à gauche, il y a un visage, mais avant de le voir il faut que la rétine se déprenne de la trop grande lumière qui l’a saisie à cause de tout ce jaune mimosa qui se déploie sur la toile. Bonnard a souvent joué de ce jeu de fenêtre, les cadres, les reflets, l’harmonie de l’intérieur dialoguant avec celle du dehors, mais ici ne reste de l’intérieur submergé par cette lumière jaune (l’atelier du peintre) qu’une sorte de bordure rompant la perspective, et dans le coin, à gauche, (...)
Il faudrait arriver à voir la scène avec toute l’ironie involontaire de ces films sentimentaux dans lesquels, pour faire naître l’émotion, on se croit obligé de passer au ralenti la rencontre tant attendue : en ce matin d’automne où le soleil perce timidement, un jeune homme hirsute, les cheveux comme une touffe doublant le volume de sa tête, une lourde cape noire sur les épaules, des bottes qui semblent de cavalier (on saura qu’il les a rapportées il y a peu du Maroc), pénètre dans la cour ventée d’un (...)
Quelque chose d’un possible recueil que Monique avait imaginé et qu’elle aurait fait publier à titre posthume si de nous deux j’avais été le premier arraché par la mort.
Dans une pochette en papier recyclé (au dos il y a écrit : La récupération et le recyclage sont nécessaires à la sauvegarde de la forêt...), une pochette avec un bateau à la coque mauve poussé d’une grande voile blanche, le mat est comme un arbre épais, le ciel est travaillé de verts et de bleus, c’est une de ces pochettes dans laquelle se (...)
Intervention dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en sciences de l’éducation, Université de Nanterre, juin 1997
Je suis professeur de lettres modernes dans un collège d’Evry, classé établissement sensible. J’y ai été nommée cette année à ma demande. Cette année j’enseigne le français dans quatre classes. Le fait que je rapporte s’est passé dans la classe de 4ème (dite "générale") qui compte 25 élèves. 10 ont l’âge "normal". 8 ont un an de "retard". 8 ont deux ans de "retard" et auront donc seize ans à la fin (...)