Les nuages
en majesté
glissent
à petit pas
la mer est leur tapis
d’apparat
elle les regarde passer
nés de l’eau
ils reviendront à l’eau
porteurs de la mémoire
des lointains
la mer la recevra
comme une offrande
comme une tâche
gardienne des mémoires
depuis l’aube du premier jour
elle sait
tout
ce que nous sommes
d’où nous venons
il n’y aurait qu’à poser
l’oreille
mais on ne fouille pas
les flots
ni carottage
ni forage
la mer fuit entre les doigts
et la mémoire
qu’elle sauve-
garde
à quelle fin ?
parfois elle laisse
s’échapper
sur la rive
quelques fragments
un souvenir
comme ceux
qui nous reviennent
dans les rêves
psychanalyse de l’eau
dont les nuages
sont les interprètes
je viens
je m’allonge
un divan de galets