Entre le ciel ennuagé
et le mur fer blanc
que la mer a dressé en miroir
un rai blanchi de lueur
est venu se glisser
outrepasse l’horizon
attire vers les lointains
où le regard ne peut suivre
un bateau s’y est risqué
lui confier les attentes
que la nuit a laissées en brèches
bribes de rêves
souhaits inarticulés
cargaison de bric
et de broc
pacotilles
que l’on voudrait troquer contre
de l’inconnu lumineux
mais le bateau
entraîne la nappe d’eau
derrière lui
ses rives
ses villes
ses déserts
la terre tourne
la mer
ne fait que suivre
il n’y a pas d’ailleurs
toujours les mêmes points cardinaux
matières
éléments
le même courage
qu’il nous faut
pour en redistribuer
les évidences
l’horizon s’est fermé
le rai blanchi s’est retourné
sur la ville
un faisceau
scrute les façades
il vient
il éblouit ma fenêtre
ailleurs est ici