Le soleil s’est levé
sur une mer indistincte
distante
lassée
de nos vies humaines
elle en a trop vu
ces derniers jours
de ces drames
mis au compte
de l’eau
à la faute
de l’eau
à la violence cruelle et meurtrière
de l’eau
la nature !
la nature !
dans les trombes
chues à verse
la mer a bien sûr reconnu
la violence
de l’élément dont elle est
la mère
violence
qui a fait naître le monde
violence
qui a creusé déplacé
violence
pour que la vie
soit
mais dans le démentiel acharnement ?
lorsque la vie tue
d’avoir été malmenée
par la prétention ouvrière
de l’homme qui croit
pouvoir tout retenir
de main de fer et de ciment ?
la mer ce matin
donne l’impression
de vouloir fuir
sans succès
pour elle comme pour nous
pas d’autre condition que d’être là
obstinément là
sous l’écrou
et la grâce
d’être là