L’angélus a sonné
au clocher voisin
appelant le soleil
à devancer
l’aurore
le soleil traîne
chaque jour un peu
plus
à quoi joue-t-il
de l’autre côté du cap ?
la mer elle aussi
s’impatiente
elle se sent seule
sans lui
elle sait pourtant
que viendront
des jours obscurs
la pluie
la grisaille
elle voudrait profiter
du soleil
pendant qu’il en est
encore temps
moi aussi
le voilà qui s’ébroue
la mer s’étire
se fait lascive
les quelques navires
qu’elle égrène
frémissent
sur la houle
de sa langueur
ça ne durera pas
le soleil
emporté
dans sa marche
au zénith
n’aura bientôt
plus cure
d’elle
les hauteurs
flamboyantes
seront
son unique loi
plus haut ! toujours plus haut !
la mer ne s’en offusque pas
elle sait qu’il lui reviendra
comme moi qui
parti loin
lui est revenu