Je viens de terminer la correction des épreuves de Un peu de toi qui paraîtra en octobre aux éditions L’Amourier.
J’ai déjà dit ici mon effort pour tenter d’arracher un texte au chaos de la mort de Monique, ma compagne. J’ai dit mes difficultés à faire éditer un pareil texte.
Il y a heureusement des éditeurs qui ne pensent pas en terme de "genres", de "catégories", qui n’essaient pas de mettre les textes dans des cases. L’Amourier est de ceux-là qui publie donc sous le titre Un peu de toi ce travail que j’ai porté pendant toutes ces années et dont j’ai déjà donné ici quelques pages.
Un peu de toi sortira à l’occasion su Salon du Livre de Mouans-Sartoux (du 5 au 7 octobre) dont l’intitulé, cette année : Et si on rallumait les étoiles ? me semble convenir particulièrement et au sujet et à la démarche de ce livre.
Mais pour ce qui est de "Correction d’épreuves", force m’est de l’entendre aussi dans un sens différent de la simple relecture tentant de rectifier indéfiniment (mais l’éditeur veille !) un texte qui de toutes façons ne sera jamais qu’un chemin vers le livre qui serait pleinement satisfaisant.
Tout à la joie (et à l’inquiétude, aussi) de la parution de ce livre, cette "rentrée" a néanmoins aussi son lot de déboires et d’attente.
L’enfant qui regardait la mer, dont j’ai publié ici quelques séquences, et que l’on m’avait dit acquis chaleureusement pour la collection Haute Enfance (Gallimard) n’a finalement été rejeté et cherche accueil ailleurs.
De même Après les morts, ce long périple marocain d’une fille à la recherche de son père à contre-courant des migrations africaines, dont il y a ici un fragment.
Et L’Amoureuse, texte fini avant l’été, long monologue de Marie-Madeleine dans sa grotte de la Sainte-Baume, qui attend aussi entre les mains d’un éditeur silencieux.
Difficile de se remettre au travail lorsque tant est encore en attente, en souffrance.
Sauf à prendre au sérieux, une fois encore, ces vers de Gerard Manley Hopkins auxquels est consacrée une page du
Petit Livre d’Heures à l’usage de ma sœur :
Patience, hard thing ! the hard thing but to pray,
but bid for, Patience is ! Patience who asks
Wants war, wants wounds ; weary his time, his tasks ;
To do without, take tosses, and obey.
[1]
A chaque fois, oui, ramasser ses pelles, se remettre au travail.
Obtempérer à un appel tellement plus grand que soi.