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Il faut commencer par ceci. Frantz Fanon. "Les Damnés de la Terre".
S ... , 37 ans. Habite un douar dans le Constantinois. Un jour, au début de 1958, a lieu une embuscade meurtrière non loin du douar. Les forces ennemies (françaises) montent une opération et assiègent le village, d’ailleurs vide de soldats. Tous les habitants sont réunis et interrogés. Personne ne répond. Les soldats commencent à mettre le feu aux maisons. Certains paysans profitent de la confusion qui règne pour s’enfuir. (…)
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D’un côté il y avait la mer et de l’autre quelque chose d’indéfinissable qui, selon la manière avec laquelle on le regardait, pouvait tout aussi bien être une plaine aride, chardons, genêts, plus de pierre que de terre, ou alors une sorte de rizière inondée, marais, marécage, roseaux, ailes d’oiseaux, mais ce pouvait tout aussi bien être la mer de ce côté-là aussi, et l’impression de rouler entre deux vagues, la peur d’être submergée, la mer était très agitée, c’était maintenant une foule (…)
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Parce que d’abord c’était cette sensation d’avoir à s’enfoncer à l’intérieur d’un corps mouvant de corps, d’être entraînée dans un mouvement d’agitation qui ne lui appartenait plus, où se singularisaient parfois des bras, des visages, des dos, des voiles, des paquets sur l’épaule, sur la tête, des charrettes à bras avec dessus des fruits, des pommes, des fraises (déjà des fraises !), des enfants vendant des cigarettes, des enfants essayant de rattraper un ballon, masse de corps mouvants mais (…)