Olivier Pasquiers m’a demandé texte pour accompagner les photos de son exposition "Ça ne se fait pas tout seul" au Château des Tourelles à Bois-Colombes. Semaine après semaine, il y a photographié tous ceux qui travaillaient sur le chantier de rénovation de ce bâtiment du XIXème. Ouvriers "d’art", bien sûr, mais aussi manœuvre, architecte, femme d’entretien... Je pensais écrire à propos des métiers eux-mêmes, des noms de métiers qu’Olivier avait énumérés sur l’affiche de l’exposition.
Et (…)
Lorsque Ernest Pignon Ernest partit à Port au Prince pour mener un de ses projets graphiques, il emporta dans sa valise mon livreJacques Stephen Alexis ou le voyage vers la lune de la belle amour humaine. Ce livre l’accompagna dans sa rencontre avec ce grand écrivain assassiné.
Pour la nouvelle édition aux éditons L’Amourier, il a donné des portraits qui figurent dans le livre
Pourquoi ce joug, fidèle, compulsif, ne laissant que peu de répit, joug qui blesse, épuise, bras qui tombe à n’en plus pouvoir alors que les épaules, elles, sont bien obligées de tenir – Qui m’a collé ce joug sur le dos ? En quelle nuit ? Quelle naissance ? Au terme de quelle décision, délibération, les ancêtres réunis se demandant à qui refiler la charge parmi la génération nouvelle ? pourquoi sur moi venu de si loin ce fardeau d’empêchements, de portes qui se ferment, mais jamais tout à (…)
Il y a exactement quatre ans, je lisais le recueil de textes que des jeunes femmes avaient écrits en atelier d’écriture avec Arno Bertina à Pointe-Noire, au Congo. Ndakoya Elykia / Le foyer des filles vaillantes : c’était le titre de ce petit livre. Accompagnées par l’ONG A.S.I, ces jeunes femmes tentaient de se sortir du circuit de la prostitution via des formations, des apprentissages. Sur les photos prises par Arno Bertina et publiées dans ce recueil, on en voyait qui soudaient, (…)
Je voudrais dire quelques mots des Portes de Thèbes , le dernier livre de Mathieu Riboulet qui nous parvient ces jours-ci, posthume. Je voudrais dire mais c’est surtout vous faire entendre que je souhaiterais, m’asseoir à côté de chacun d’entre vous et lire à votre oreille, à votre corps tremblant, quelques pages de ce frêle opuscule destiné pourtant à peser si lourd sur la verticale de nos vies humaines - ô frère humain - verticale dont on ne sait pas bien si elle pointe vers le haut ou (…)
Lorsque l’enfant paraît
A G. T.
Aux vieillards qui bavent d’impuissance aux vautrés aux aigris aux pervers aux esthètes que l’enfance fait vomir aux assis dans leur propre merde qui en ont oublié tout ce qu’ils ont lu aux déjà morts qui voudraient nous entraîner avec eux je voudrais rappeler l’enfant qui montre le roi nu le fou qui en plein jour agite une lampe que personne ne voit l’enfant qui d’une pierre abat le géant le dément qui, à Turin, pleure sur le cheval battu l’enfant qui (…)
La mort, à nouveau, est venue briser l’indolence des jours. Les vieilles larmes ont refait surface, exhumant ce cortège de morts que j’ai accompagnés durant des années, corbillard après corbillard. De ceux-là, G. fut le premier. Longtemps, par pudeur (pour lui ? pour moi ?) j’ai gardé ce texte secret. Pourquoi le publier aujourd’hui ? Peut-être pour (me) rappeler que, plus que toute autre, l’épreuve de mort scelle notre humanité - elle en est tout à la fois le sceau et la clôture.
Les (…)
Passeur d’humanité.
Sans doute n’y a-t-il pas de manière plus juste de dire ce qu’il en est de la tâche et du destin de toute personne humaine qui se tient à la modeste prétention de l’être pleinement.
Passeur d’humanité.
Ce fut pendant quatre jours tentatives de dire, de chanter, de jouer, de lire, de boire et de manger dans toutes les étendues, longueur, largeur, hauteur, profondeur, qu’offrent ces deux mots à nos tenacités souvent malmenées
Passeur d’humanité.
Il fut question de (…)
C’est une grande jour de voir apparaître Gatti parmi tous les visages chers et les oeuvres qu’accueille la collection Poésie/Gallimard. Ce fut un choix fort de Jean-Pierre Siméon d’inaugurer sa direction de la création avec (entre autres) ce volume consacré à Gatti. Qu’il en soit remercié. Des dizaines de poèmes écrits et publiés par Gatti, je n’ai pu en retenir ici que six : Motr ouvrier (1961) Poème de Berlin (1978) - extrait La première lettre (1978) - extrait Poème cinématographique (…)